C’est au lendemain de la victoire du trophée Arkéa Ultim Challenge pour Edmond de Rothschild, remportée par Charles Caudrelier après avoir parcouru le monde en solitaire en seulement cinquante jours, qu’Hervé Ordioni, CEO, prend la parole sur les pratiques de la gestion de fortune en Suisse. Une fierté qui s’inscrit dans la culture du pays. 
Décideurs. Vous avez travaillé à Monaco puis en Suisse. Quelles différences dans les pratiques de gestion de fortune avez-vous remarquées ?
Hervé Ordioni. En matière de banque privée, il est évident que ce sont deux places prisées par la clientèle étrangère à la recherche de stabilité politique, fiscale et légale. La Suisse est un pays plus diversifié sur le plan économique, avec sa propre devise, et qui constitue un point d’attraction très important. Comparé à l’euro, le franc suisse a eu un parcours remarquable, ces vingt dernières années notamment.
 
Et en matière d’offres ?
Il y a de grandes similitudes en matière d’offres. Les banques monégasques fonctionnent grâce à une organisation mondiale qui a pour vocation d’être capable de proposer le même type de service, peu importe le pays de résidence du client. C’est ce que nous nous efforçons de faire chez EdR.
 
Comment avez-vous vécu votre intégration en Suisse, sur le plan culturel ?
Il est difficile de restreindre la Suisse à une seule typologie. J’ai découvert au gré de mes expériences trois Suisses différentes – allemande, française et tessinoise – et une forte clientèle étrangère. La multiplicité culturelle au sein du pays est comparable à celle que nous retrouvons à l’échelle européenne. C’est aussi le point commun entre la Suisse et Monaco, ce qui est passionnant ! À mon niveau, je n’ai ressenti aucune difficulté à travailler et à m’intégrer à Genève.
 
Quelles tendances récentes avez-vous observées en ce qui concerne les familles expatriées et leurs besoins en matière de gestion de patrimoine ?
Certaines familles s’installent à Genève avec une fortune acquise à l’étranger, ou liée à des membres de leur famille ne résidant pas en Suisse. Les questions à anticiper sont : que se passe-t-il si la famille retourne dans sa patrie d’origine, ou déménage dans un autre pays ? A-t-elle des bénéficiaires qui résident dans leur pays de naissance ? Il est possible que la Suisse ne soit qu’une étape dans leur vie et c’est d’ailleurs la tendance que nous observons : les nouvelles générations vivent dans un monde en mouvement, numérique, avec des parcours portés sur l’international. Nous nous préparons à ces changements en offrant des prestations transposables en fonction du lieu de résidence de nos clients, présent et à venir. L’agilité est clé.
 
Comment Edmond de Rothschild s’adapte-t-il à ces évolutions du marché ?
Nous cherchons à prévoir ces situations pour essayer de les optimiser sur les plans fiscaux et juridiques. Je pense qu’on nous reconnaît cette compétence, en témoignent les prix remportés dernièrement à Londres.
 
Existe-t-il des véhicules d’investissement à privilégier pour faciliter la mobilité internationale ?
Nous pensons souvent au contrat d’assurance-vie luxembourgeois, qui fait partie des outils plébiscités par nos clients internationaux. Pour un certain nombre de pays de résidence, il vaut mieux utiliser les structures comme les Sicav, ou le trust pour les Anglo-Saxons, dans certaines conditions. Quoi qu’il arrive, il faut systématiquement se demander si la construction mise en place est adaptée au nouveau pays de résidence et si elle est facilement modifiable au gré des changements de vie. C’est un sujet qui nécessite une grande science du métier, acquise par la formation, mais surtout par l’expérience.
 
L’interprofessionnalité tient-elle un rôle important dans les problématiques d’extranéité ?
Nous sommes ravis de travailler main dans la main avec des avocats et/ou des notaires. Les limites de notre métier s’arrêtent là où les leurs commencent.
 
Auriez-vous des exemples de dossiers à nous partager ?
Nous avons accompagné un industriel français, originaire de Lyon, qui a déménagé ses usines dans le nord de la France, tout en résidant en Belgique. Après la vente de l’entreprise, deux membres de la famille sont partis s’installer en Suisse et le troisième à Monaco. Toutes les équipes d’Edmond de Rothschild ont été sollicitées pour coordonner les étapes de ce dossier sur le plan international. Nous avons également récemment noué une relation importante avec Lemania Conseils Sàrl et sa plateforme numérique de prévoyance pour les entrepreneurs de la finance, Lemania Pension Hub. Edmond de Rothschild se positionne en tant que partenaire stratégique de cet acteur majeur en matière de prévoyance en Suisse.
 
Le mot de la fin ?
Je suis ravi de fêter mes deux ans en Suisse et de voir tout ce que nous avons réussi à développer ici. 2023 a été une bonne année pour EdR et nos clients. D’ailleurs, une nouvelle équipe arrive à Lausanne pour continuer notre déploiement ! Et notre objectif est d’accélérer notre croissance.
Nous sommes particulièrement fiers de l’exploit historique de Charles Caudrelier, le 27 février 2024 : pour la première fois de l’histoire de la course au large, un skipper a réalisé un tour du monde en volant sur l’eau, après cinquante jours en mer. C’est la victoire d’une vision, le résultat d’une recherche de pointe et l’accomplissement d’un travail d’équipe remarquable.
 
Propos recueillis par Marine Fleury

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